Désormais, Persil lave Online le linge sale des Allemands !
Le fait
Entre le travail, les transports, les activités extrascolaires ou les tâches ménagères, difficile de trouver du temps pour soi et ce, d’autant plus quand on est une famille. A titre d’exemple, 65% des familles françaises suivies par l’Access Panel Echangeur déclarent manquer de temps ! De fait, le digital constitue une opportunité d’en retrouver d’où, ces dernières années, l’explosion des Click&Collect, Drive et autres Pickup.
Henkel a parfaitement senti ce besoin en lançant, fin décembre 2015, « Persil Service Online », le premier service de blanchisserie à domicile en Allemagne ! Pour les consommateurs, son fonctionnement est simple :
- Il s’inscrit sur le site www.geschickt-gereinigt.de et récupère des étiquettes d’expédition.
- Quand sa corbeille de linge sale déborde, il lui suffit de la transbahuter dans un carton, d’y coller une étiquette et de le remettre à DHL. Selon ses contraintes du moment, il choisit l’une des différentes modalités à sa disposition : la remise en main propre à son domicile, en agence DHL ou le dépôt dans sa boite aux lettres ou dans une consigne Click&Collect. DHL dispose en effet d’un réseau de plus de 2750 Packstation réparties sur tout le territoire allemand.
- 3 jours après son envoi, le carton est de retour au domicile du client. Il n’a plus qu’à l’ouvrir pour ranger son linge propre et repassé.
Côté tarifs, les prix sont compétitifs : 2,85€ la chemise, 5,90€ la robe ou 5,50€ la nappe. Et ce, d’autant plus que les frais d’expédition et de retour sont offerts à partir de 7 pièces envoyées ou de 25,00€ de commande. D’ailleurs, les prévisions sont ambitieuses. Pour Stichweh et son directeur, Hans-Jürgen Heyduk, les services de blanchisserie online représentent, à terme, un marché potentiel de 20 à 30 millions d’euros par an. En année 1, le chiffre d’affaires estimé pour « Persil Service Online » se situe entre 1 et 2 millions d’euros ! De quoi rentabiliser rapidement les investissements réalisés.
Le décryptage
Henkel et Stichweh n’en sont pas à leur première collaboration. Les deux sociétés proposent depuis 2011 « Persil Service Office »un service de conciergerie d’entreprise. Implanté aujourd’hui dans plus de 170 entreprises, il est utilisé par plus de 12 000 employés. En attaquant directement le marché des particuliers, le partenariat prend toutefois une autre ampleur. Stichweh n’a ainsi pas hésité à dépenser 1 million d’euros pour faire sortir de terre une blanchisserie industrielle ultra moderne permettant de traiter le linge sale de l’ensemble des foyers allemands. De fait, il était indispensable d’impliquer un partenaire logistique pour gérer le flux de linge sale. D’où l’apparition de DHL dans le partenariat. Un rôle probablement légitimé par le test mené en 2015 avec Audi et Amazon : le livreur DHL dépose un colis acheté sur Amazon dans le coffre de l’Audi du client.
Source : persil-service.de
Comme pour Audi, Henkel « monétise » son audience auprès d’entreprises tiers élargissant ainsi son offre. Mais c’est surtout l’impact sur le positionnement de Henkel qui est intéressant. En effet, son rôle change et prend une autre dimension. De simple lessivier vendeur de produit, l’entreprise se positionne comme partenaire du foyer au quotidien. Avec « Persil Service Online », Henkel répond, à moindre coût et effort, à l’objectif premier des acheteurs de lessive : avoir son linge propre et repassé.
« Persil Service Online » est ainsi la parfaite illustration d’une Economie Service Centric dans laquelle les entreprises gagnantes sont celles qui offrent des solutions aux attentes des consommateurs, des Services. Ce que résume Thomas Schuffenhauer, Director New Business au sein de Henkel Laundry & Home Care : « nous offrons à nos clients une solution pratique afin de gagner du temps et ce, en s’inscrivant dans une vie toujours plus mobile ». On retrouve l’une des neuf tendances de la Relation Client de demain décryptées dans le rapport « Innovez Service Centric 2015 » : être accompagné au quotidien. C’est en se plaçant aux côtés des clients et en répondant à leurs problèmes du quotidien que les entreprises vont créer, dès aujourd’hui ,les facteurs de différenciation de demain !
Bien sûr, à l’annonce du lancement, certains ont grogné. Les organisations écologistes telles Deutsche Umwelthilfe, ONG de protection de l’environnement et des consommateurs, dénoncent l’impact potentiel sur la qualité de l’air des centres-villes déjà engorgés de voitures et camions de livraison. Toutefois, le réquisitoire commence par ces mots : « Das ist bequem » … « C’est pratique ». Si même ses détracteurs perçoivent, en tant que consommateur, les bénéfices du service … difficile d’imaginer son échec. L’Economie Service Centric n’est donc plus une utopie mais bien une réalité qui va s’imposer toujours plus.
