Comment survivre face au succès des assistants vocaux ?
assistants vocaux
Le fait
Depuis le lancement d’Amazon Echo en novembre 2014, les assistants vocaux sont littéralement en plein boom. Google Assistant est désormais disponible sur plus de 500 millions de devices réparties entre smartphones et enceintes intelligentes. Amazon Echo quant à lui, a été vendu à plus de 30 millions d’unités aux USA, au Royaume-Uni et en Allemagne. Bonne nouvelle pour la France, il est disponible depuis le 13 juin dans l’hexagone avec 3 de ses 6 déclinaisons.
Avec un tel engouement, il est prévu que 50% des recherches sur Internet soient faites par la voix d’ici 2020. Les acteurs de la technologie prétendent que la voix est l’interface utilisateur de demain.
Pour confirmer cette tendance, Carrefour vient d’annoncer qu’en 2019 ses clients pourront passer leurs courses alimentaires via l’interface de Google Assistant et Google Shopping. Les commandes pourront être retirées en magasin ou être livrées directement à domicile.
Avec ce partenariat, Carrefour ouvre un « accès » à ses données clients puisque Google aura évidemment connaissance des instructions vocales émises. De son côté, Carrefour pourra connaitre le texte / les formulations des commandes vocales mais ne pourra pas en savoir plus. En effet, l’enseigne n’aura pas d’information sur l’émotion vocale exprimée lors de la commande contrairement à Google qui pourrait très bien analyser ces émotions comme le proposait Amy Webb de The future Society lors de SXSW 2018. En effet, aujourd’hui via des algorithmes, en analysant la voix d’une personne il est possible de connaitre son émotion, son âge voir même son état mental.
Au-delà de cet enjeu de la donnée, comment les marques actuellement visibles grâce à leur packaging et leurs promotions vont continuer d’être visibles dans un écosystème sonore sans support visuel ?
Le décodage
Encore une fois, les marques vont devoir batailler et repenser leur SEO en passant du référencement par mots-clés au référencement par requête !
Il va également devenir très compliqué d’appréhender la manière dont les clients vont formaliser verbalement leurs commandes. Vont-ils préciser les marques ou simplement la typologie de produit? Par exemple, le consommateur va-t-il demander à Alexa « Commande moi des kleenex » ou bien « Commande moi des mouchoirs en papier » ?
Et quid également de la personnalité de ces assistants vocaux, encore très robotisé ? Les marques sont-elles obligés d’être encapsulées avec l’une des 4 voix de Google disponibles sur son assistant (nombre qui passera bientôt à 8) ou encore les 2 choix de voix d’Alexa. En effet, est-il envisageable et pertinent qu’une marque comme Mercedes puisse accepter d’avoir la même voix qu’une marque comme Bonduelle via les assistants ?
Aujourd’hui il n’existe pas d’alternative à ces assistants vocaux (Alexa, Google Assistant, Cortana, Bixby,…). Par contre les marques et enseignes doivent dès maintenant penser à construire d’une manière ou d’une autre leur propre écosystème vocal avant qu’il ne soit trop tard.
