Acteurs du commerce, ensemble, relevons
le défi de l'innovation

24
mai
2022
Guillaume RIO
Responsable Technologies & Partenariats
4 minutes

La bataille du dernier kilomètre n’est pas près de s’achever. Selon le World Economic Forum, il y aura 36 % de plus de véhicules de transport dans les 100 premières villes du monde avec une demande en hausse de 78 % pour la livraison du « last mile ». Ceci sera d’autant plus vrai, que la société américaine Urbx veut transformer les immeubles de nos villes en véritable entrepôt logistique automatisé.

Le fait

Si les dark store sont rentrés dans le langage collectif ainsi que les principaux acteurs du ‘quick commerce’, Flink, Getir, Gorillas, Gopuff… Il est fascinant de voir l’automatisation effrénée de ces nouveaux formats hybrides.

Ce service ultra-rapide basé sur le concept de micro-fulfillment center ou MFC (centres de distribution automatisés) ou « dark store », qui se réfère à des micro-plateformes logistiques de 100 à 300 mètres carrés opérant sur une zone de chalandise très ciblée (1 à 2 kilomètres en moyenne) situées en zone urbaine pour rapprocher le produit du consommateur final se démultiplient sous différents formats. 

Des sociétés comme Takeoff Technologies et Dematic les intègrent à l’arrière des magasins existant à l’image de Walmart, tandis que Kroger et Ocado construisent de grands entrepôts intelligents autonomes.

Contrairement à ces acteurs du secteur, Urbx La société de Boston, URbx Logistics propose de transformer des immeubles entiers en véritable « metavending machine » qui seront à la fois des entrepôts automatisés, des zones de pick-up mais aussi des espaces conviviaux dans lesquels il sera possible de commander sur place.

Le décodage

Pour le PDG d’Urbex Lincoln Cavalieri ce format d’immeuble automatisé est parfait pour les environnements urbains. Ne nécessitant pas une surface au sol conséquente, toute la viabilité du stockage réside dans la hauteur (autour de 50m). Selon son CEO ce format de micro-fulfillment center à la verticale permet de se nicher dans les zones immobilières limitées et serrées des villes.

L’ambition de Urbx est de proposer une appli unique où il sera possible de commander des produits de différentes marques ou enseignes stockés dans l’immeuble automatisé.

urbx

L’appli appelée Curb by Urbx mettra en relation les consommateurs avec les épiciers et les retailers qui utilisent les MFC dans leur zone de chalandise. Les MFC permettront aux consommateurs de réaliser des économies de 20 à 40 % par commande par rapport aux commandes effectuées manuellement. Selon son optimiste CEO, la mobilité, la commodité, la rapidité et le prix contribueront à accélérer le déploiement des MFC partout dans le monde. Cavalieri a déclaré que la société finira par construire des « milliers » de ses propres marchés automatisés sous la marque Urbx.

Le processus automatisé d’Urbx peut remplir une commande d’épicerie de 50 articles (200 $) en 1 minute et 56 secondes. La démocratisation de ces micro-fulfillment center en ville pourrait être soutenue par l’essor des drones et des robots autonomes de livraison (voir video).

Pour beaucoup de villes, il y a des impacts visibles sur l’occupation des pieds d’immeubles et sur les flux de déplacement additionnels générés par les livraisons et l’approvisionnement des « dark stores ».

Pour cela Urbx a prévu une partie « magasin » au pied de l’immeuble qui sera constituée d’une série de kiosques. Les clients pourront passer leur commande soit par leur véhicule, soit au kiosque. Le CEO explique qu’une fois la commande passée, les robots d’Urbx peuvent emballer une commande de 50 articles en moins de deux minutes (une commande de 25 articles prend un peu plus d’une minute).

urbx

 

Du dark store au art store

Cette volonté d’assimilation dans le paysage urbain est poussée à l’extrême par Getir qui a complètement changé la devanture de l’un de ses dark store à Rotterdam en le transformant en véritable galerie d’art. Pour cela le groupe a signé un partenariat avec la galerie ‘Atelier Herenplaats’. 

urbx

La logistification de nos centres villes ou encore le soupçon d’un commerce local ?

Guillaume RIO
Responsable Technologies & Partenariats
Spécialiste des écosystèmes BATX & GAFA et passionné par la Chine, Guillaume analyse l'impact des nouvelles technologies sur nos vies.
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