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Les tests ADN vont-ils devenir les nouveaux drivers de la consommation ?

02
oct
2019
Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager
4 minutes
En France, vendredi 13 septembre 2019 a marqué un tournant par rapport à l’ADN. En effet, à l’Assemblée Nationale, il s’est tenu un débat enflammé sur les tests ADN récréatifs (réalisés sans raison médicale ou judiciaire) à la suite de l’amendement 1542 proposé par le député Bruno Fuchs.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a clairement fait savoir sa position contre ce type de tests ADN et par la suite l’amendement a été retiré. Cela n’a pourtant pas empêcher plus de 100 000 français de réaliser des tests ADN que ce soit aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou même en Suisse.

 

Tester son ADN pour tout et n'importe quoi ?

Dans le monde, les tests ADN se démultiplient avec un marché mondial estimé à 24 milliards de dollars pour 2024 (source MarketWatch). En septembre 2018, Spotify s’est associé avec Ancestry.com, une startup qui permet de retrouver ses origines notamment grâce aux tests ADN, afin de créer des listes de lecture musicale uniques pour ses auditeurs sur la base de l’origine de leur ADN.

Une société comme Orig3n (basée à Boston et découverte par l’Echangeur sur le salon SXSW ) a mis au point une vaste gamme de tests génétiques que ce soit pour connaître la nature de ses fibres musculaires, la qualité de sa peau, ou encore afin de savoir si le ski est un sport adapté à ses gènes…


GenoPalate et OME Health, quant à elles, recueillent des informations précieuses grâce à notre ADN au moyen d’échantillons de salive et d’analyse des composantes physiologiques, comme la capacité d’une personne d’absorber certaines vitamines ou la vitesse à laquelle elle peut métaboliser les nutriments.

Avec la détention de ces données, ces sociétés associent ces informations aux analyses nutritionnelles réalisées sur une large gamme d’aliments. Elles sont ainsi en mesure de proposer un régime alimentaire personnalisé.

Les GAFA sont également sur ce terrain de jeu, que ce soit Google avec 23&Me au niveau médical ou Amazon avec son offre de Cloud computing dédié à la génomique, ou encore avec son rachat de la startup Grail (concurrent de 23&Me).

Vers une ADNisation de nos vies... Ou un marketing influencé par l'ADN ?

La multitude des tests ADN, que ce soit pour diagnostiquer une prédisposition génétique sur une pathologie ou pour savoir quel sport pratiquer, vont sensiblement influer les modes de vie des personnes ayant fait ces tests. Mêmes les régimes alimentaires peuvent changer : par exemple, au regard de son ADN, il peut être préconisé de manger plus d’oléagineux pour des raisons dermatologiques.

 

Cela peut paraître fou mais selon certains experts comme, Amy Webb, futuriste quantitative et auteure de « the big nine », Amazon et Walmart serait en train de travailler sur des projets liés aux semences agricoles génétiquement optimisées pour les fermes urbaines et verticales. Ces fermes ont pour vocation de pouvoir répondre à la demande alimentaire de la planète lorsque l’humanité dépassera largement les 10 milliards d’habitants. 

Amazon pourrait alors maîtriser la chaîne d’influence de la génomique sur la consommation. Cette influence pourrait aller de la vente des tests ADN récréatifs à la création de la nourriture génétiquement modifiée de demain, en passant par la curation des pathologies grâce aux thérapies géniques… Et si le futur succès d’Amazon n’était pas tout simplement sa maîtrise de la data autour de l’ADN !

Va-t-on aller vers un marketing de l’ADN pour régir et optimiser la vie des consommateurs ?  L’ADN va-t-il devenir la clé de l’identité ou le mot de passe universel de tout un chacun et supplanter la biométrie actuelle ?

Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager
Expert des technologiques émergentes, Nicolas parcourt les salons innovations de par le monde pour sentir les nouvelles tendances.
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