Acteurs du commerce, ensemble, relevons
le défi de l'innovation

10
juil
2020
Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager
5 minutes
Lors de la prochaine décennie, les futures stars de la musique ou du cinéma n’auront rien d’humain grâce aux médias de synthèse. Des technologies boostées par l’intelligence artificielle et le « machine learning » vont prendre la place des influenceurs d’aujourd’hui.

 

Le fait

Les médias de synthèse sont sur le devant de la scène depuis environ 2 ans que ce soit avec des présentateurs de journaux télévisés sous forme d’avatars virtuels en Chine, à des voix de synthèse sur les assistants vocaux ou plus généralement à toute création de contenus médiatiques impliquant de l’intelligence artificielle. Les médias de synthèse vont pouvoir changer le paradigme de la création de contenu, de la communication, du storytelling et même de l’éducation à l’heure des crises sanitaires.

 

Lors du CES 2020, Samsung a présenté Neon, une startup dont l’avatar dopé à l’intelligence artificielle se présentait sur un écran vertical. L’écran intégrait des caméras et capteurs pour analyser le comportement des personnes faces à l’écran mais également des micros pour décrypter la sémantique et l’émotion de la voix. L’avatar faisait alors preuve d’empathie et s’adaptait à son audience. L’objectif de cette startup est d’offrir des services de conciergerie, de médecine ou de formation à distance grâce aux médias de synthèse et à l’intelligence artificielle.

 

 

De manière beaucoup plus concrète, il existe déjà des influenceurs virtuels à l’instar de Lil Miquela. Cet avatar est suivit par 2,5 millions de personnes sur Instagram et des marques comme Prada l’utilisent pour faire la promotion de ses produits. Des chanteurs font même des morceaux de musique avec elle en duo. Au japon, un homme s’est même marié avec la chanteuse virtuelle de J-Pop Hatsune Miku.

 

Le cinéma s’empare également des médias de synthèse et pas simplement pour des films d’animation. Le robot humanoïde Erica (créée par le laboratoire Hiroshi Ishiguro) est la star d’un film de science-fiction dont le tournage a débuté au Japon mais fut arrêté par la crise du Covid-19. Ce serait alors une première mondiale d’avoir un robot comme acteur principal d’un film. Le robot a appris à jouer grâce aux données sur le jeu d’acteur passées à la moulinette du machine learning.

 

Malheureusement, ces technologies sont également au cœur des deep fake comme avec la vidéo d’Obama insultant Donald Trump ou Jon Snow s’excusant de la fin de la série Game of Thrones. Les médias de synthèse ouvrent des opportunités mais sont aussi problématiques à l’heure de l’hégémonie des fake news car on peut faire dire tout et n’importe quoi à une personnalité puis diffuser ce contenu sans limite sur les réseaux sociaux.

 

Les technologies sur les médias de synthèse sont tout simplement l’équivalent d’un Photoshop mais puissance 100 000 avec le machine learning. On pourra dans quelques années se synthétiser en avatar virtuel afin d’avoir un clone digital. Un clône qui sera notre copie conforme jusqu’à dans la voix et la sémantique ! 

Des startups partenaires comme Voxygen ou Mirriad incarnent ces changements à venir !

Le décodage

Ces technologies vont être boostées par la crise sanitaire pour répondre aux problématiques de distanciation physique et de gestes barrières. 

L’Education Nationale de 2030 est en train de se dessiner aujourd’hui avec l’école à distance. Demain, si un confinement doit avoir lieu, un professeur à distance déployable en milliers d’exemplaires et capable de s’adapter à chacun pourra être une véritable aubaine pour l’apprentissage des enfants, ou du moins pour les parents en charge de cet apprentissage. 

Sur un autre point, le travail à distance est passé d’une contrainte pour les entreprises à une opportunité sans précédent de repenser le monde du travail. Les médias de synthèse pourront alors accompagner les salariés dans leurs formations à distance. 

Un chef d’entreprise pourrait également parler une dizaine de langues via une seule vidéo et sans avoir à apprendre une seule nouvelle langue étrangère par exemple. C’est exactement ce qui a été fait avec la campagne vidéo pour lutter contre la malaria avec David Beckham comme porte-parole.

La télémédecine, qui a connu un boom pendant la crise, sera également impactée par ces avatars et les médias de synthèse. Un médecin virtuel pourrait réaliser les diagnostics à distance d’une maladie comme le Covid-19 grâce à des solutions technologiques comme la reconnaissance d’images ou la reconnaissance vocale.

On parle énormément de shop streaming en ce moment mais demain un avatar pourrait remplacer un vendeur humain pour réaliser des ventes en vidéo streaming directement depuis le magasin physique ou dans des mondes virtuels comme Fortnite ou Animal Crossing.

Et si le monde médiatique du futur venait à se déshumaniser par le biais de l’intelligence artificielle…. Demain, mes meilleurs amis peuvent-ils être des avatars comme le propose l’application Hybri ? Le monde se portrait-il mieux ?

Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager
Expert des technologiques émergentes, Nicolas parcourt les salons innovations de par le monde pour sentir les nouvelles tendances.
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