CES 2023 : back to the future!
Si le CES 2022 n’avait mobilisé que 45 000 participants, cette année, nous avons eu droit à un retour à la normale avec plus de 170 000 visiteurs et 3300 start-ups internationales ! A noter une très forte délégation française avec plus de 200 start-ups.
La 5G et l’IoT plus présents que jamais
En introduction du CES, la CTA (Consumer Technology Association) a annoncé que les usages industriels via la 5G et l’Internet des objets (IoT), les dispositifs autonomes et l’informatique quantique vont prendre leur envol dans les prochaines années. Les organisateurs du CES estiment que nous allons passer sous peu à l’ère de l’automatisation et de la virtualisation. Elle sera donc portée par la 5G et l’IoT, deux leviers très importants pour basculer vers l’industrie 4.0 (usine intelligente, connectée et durable), mais aussi vers le Web3 et le métavers. Nous vous recommandons d’ailleurs ce très bon podcast à écouter sur le sujet du Web3. Il est à noter qu’il y avait un village (le #cesw3t) made in France dédié à la Blockchain et au Web3 et géré par la Fédération Française des Professionnels de la Blockchain (FFPB) et avec le soutien des Conseillers du commerce extérieur.
Nous allons désormais nous concentrer sur la mobilité et la santé et le bien être, domaines pour lesquels les nouveautés et annonces étaient très présentes !
Mobilité et Santé-bien-être, les deux grands sujets phares de cette édition 2023
L’automobile
Au CES le secteur automobile est fortement représenté et n’est pas avare d’annonces. Pour preuve la joint-venture Sony-Honda a lancé sa propre marque automobile baptisée Afeela. Tout avait commencé en 2020 avec la présentation du concept SUV Sony Vision-S, puis du SUV Vision-S 02 en 2022, avant l’annonce de ce partenariat entre Sony et Honda. Le premier véhicule de la marque Afeela est une nouvelle berline ‘zéro émission’, dont la version de série doit être commercialisée en 2025 et livré en 2026.
Stellantis lors du keynote de Carlos Tavarez a annoncé le lancement d’une division « Data as a service ». Le géant de l’automobile crée une nouvelle entité business dédiée à l’exploitation et à la commercialisation de la ‘data’ des véhicules connectés. Baptisée Mobilisights, elle vendra ses services sous licence aux secteurs public et privé. L’objectif est de générer 20 milliards d’euros de revenus annuels d’ici 2030, à travers ses activités software. Stellantis, qui rassemble 14 marques dont Peugeot, Citroën, Fiat et Chrysler, a prévu d’atteindre un parc de 34 millions de véhicules connectés d’ici 2030 !
De son côté, le constructeur BMW a dévoilé un prototype de voiture électrique qui est géré par le propre software de BMW (MBOS) incluant la réalité augmentée et dont la carrosserie change de couleur.
Ce concept-car, nommé BMW i Vision Dee (« Digital Emotional Expérience »), a fait le buzz durant le salon.
Du côté de l’énergie, la société Hollandaise Lightyear, a présenté sa Lightyear 2 qui dispose d’un système de récupération d’énergie via les rayons du soleil (dont l’autonomie annoncée est de 800 km.). Selon son CEO, la nouvelle Lightyear 2 ‘va démocratiser la conduite électrique solaire’.
Par ailleurs, la traçabilité de tous ces véhicules pourrait passer par la start-up Codenext qui propose via la blockchain de suivre toute la vie du véhicule (maintenance, kilométrage…) de manière sécurisé et objective. Dans un marché de l’automobile ou l’occasion est de mise, cette solution apparait prometteuse pour sécuriser ce second marché ! Enfin, le groupe automobile Turque TOGG (Türkiye’s Automobile Joint-Venture Group) qui avait le plus grand stand de l’Auto et dont l’ambition est de transformer l’automobile en un « digital device » a annoncé lors du CES avoir introduit un portefeuille d’actifs numériques intégré à un dispositif intelligent pour connecter la technologie de mobilité à la blockchain Avalanche (Smart contract).
La santé et le bien-être
Le tout connecté soit l’IOT réserve un avenir radieux pour le domaine de la santé. Pour preuve le Français Withings a lancé U-Scan, un dispositif qui propose d’analyser quotidiennement la composition de l’urine de son utilisateur directement à domicile. Le principe est simple : placé dans la cuvette des toilettes, l’appareil se compose d’un lecteur, qui récupère l’urine, et d’un système de cartouche qui l’analyse.
Néanmoins ce ne sont pas les seuls, il y’avait pléthore de toilettes connectés sur le salon utilisant des systèmes équivalant et plus intégrés. La nation la plus avancée dans ce secteur est sans aucun doute la Corée qui mobilisait une grande partie de ce sujet.
A l’image de Nuralogix (nous en avons parlé l’année dernière), la startup i-Virtual, basée à Metz a mis au point Caducy, une technologie qui permet, à l’aide d’une simple vidéo selfie de 30 secondes, de mesurer des paramètres vitaux à distance. Le diagnostic final contient entre autres le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, le niveau de stress, mais aussi la tension artérielle, le tout sans brassard ni autre accessoire nécessaire. On pourrait très bien retrouver cet applicatif lors de nos prochaines consultations de télémédecine.
Vous en avez assez que votre conjoint ronfle la nuit, la société Noesis a un coussin pour vous. En effet ce dernier est capable de détecter les premiers ronflements et d’adapter, en pressurant ou l’inverse afin d’obtenir la posture anti-ronflement.
Miroki de la société Echanted Tools est un Humanoïde pour assistance aux personnes âgés en autre peut porter jusqu’à 3 kilos et se déplacer à 3,2 km/h, tout en affichant 8 heures d’autonomie. Enchanted Tools prévoit de vendre 500 robots (à 30 000 euros pièce) dès 2025.
Toujours pour les séniors, Emobot est un robot qui veille à l’état émotionnel des personnes âgées en continu, déployé en EHPAD ou à domicile. Il détecte en amont les signes de dépression. Pour la 1ère fois, des médecins et psychiatres ont accès à un outil de visualisation en continu, qui leur permet de détecter en amont l’apparition des troubles et de suivre ensuite leur évolution !
Neoplants, société française, a présenté une plante d’intérieur génétiquement modifiée. Elle purifie l’air de la maison en éliminant les composants chimiques dangereux tels que les COV (Composés Organiques Volatiles). A noter que cette plante est vendue à 179 euros l’unité.
Enfin à l’image de Codenekt pour l’automobile, la jeune société française Galeon a pour ambition d’agréger des données médicales, à les traiter et à les sécuriser sur la blockchain.
Et si la Corée était l’acteur principal de ce CES 2023 ?
Pour conclure, la présence très forte de la délégation coréenne embrassant tous les secteurs de l’innovation avec brio (automobile, santé, métaverse, IOT…) marque peut-être un shift sur l’échiquier mondial de l’innovation. Si Samsung, LG, hyundai viennent naturellement à l’esprit, Le ‘chaebol’ (conglomérat) Lotte group a démontré son avance dans la santé connectée (plateforme Cazzle) et présenté son métaverse (Caliverse) hyper réaliste utilisés déjà par quelques millions de coréens. La Corée nouvelle Silicon Valley ?
