Go-Jek rajoute 3 nouvelles roues à ses scooters !
Malgré son succès, impossible pour la start-up indonésienne de laisser refroidir le moteur. Confrontée à une concurrence toujours plus dure, elle vient ainsi de revoir son offre de services avec pour objectif de devenir incontournable dans la vie des Indonésiens.
Le Fait
Une étude publiée en 2015 a décerné à Jakarta le prix de « la ville la plus embouteillée du monde » et ce, devant Istanbul et Mexico . Conséquence directe, la présence à chaque coin de rues des « ojeks », ces motos-taxis qui permettent de se faufiler dans les bouchons. Toutefois, le service reste assez rudimentaire. Le plus souvent, le passager n’a pas de casque et les prix, qui fluctuent en fonctions des embouteillages, se négocient directement avec le conducteur.
Source : go-jek.com
Un boulevard pour une start-up comme Go-Jek. Comme l’indique Dina Denso, utilisatrice du service, « avec Go-Jek, vous avez simplement à entrer votre destination et celle où vous vous situez – et vous connaissez le prix, c’est sans conteste moins cher ». Mais la force de la start-up, lancée en 2011, réside aussi dans sa politique de services. Chaque passager dispose d’un casque, d’une charlotte mais aussi d’un masque pour la bouche.
Son concurrent, UberJEK – rien à voir avec Uber – va encore plus loin imposant à ses conducteurs un test d’odeur pour ne pas incommoder les passagers ! Le succès éclair de Go-Jek est tel que les concurrents affluent, GrabBike en tête. Conséquence directe, la chute des tarifs, de 4 à 3 000 roupies le kilomètre.
Pour poursuivre sa croissance, Go-Jek a fait le choix d’élargir son offre de services à destination de ses passagers. Tout au long de l’année 2015 sont ainsi apparus des services comme Go-Food, Go-Mart ou Go-Tix.
En novembre dernier, 3 nouveaux services sont apparus sur l’application : Go-Clean, Go-Glam et Go-Massage. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? C’est le pari de L’Oréal qui vient d’annoncer, par la voix de Vismay Sharma, Président Directeur de L’Oréal Indonésie, un partenariat avec Go-Jek. Objectif créer « 2000 emplois directs pour l’année ».
Le décodage
En Indonésie comme dans le reste du monde, l’explosion des nouveaux modes de transports qui fonctionnent grâce aux applications mobiles engendre un manque à gagner significatif pour les entreprises traditionnelles. Ainsi, suite aux plaintes des acteurs du transport, Ojeks et taxis en tête, le gouvernement indonésien a-t-il promulgué une loi interdisant explicitement Uber et Go-Jek. Mais la volonté du client est plus forte. Face aux réactions des utilisateurs et partisans des applications sur les réseaux sociaux, il aura valu moins de 5 heures au Président Indonésien, Joko Widodo, pour réagir et annuler la directive via Twitter ! Aux journalistes qui l’interrogeait, il déclarait « l’innovation dont font preuve les jeunes générations ne devrait pas être entravée. Les applications comme Go-Jek existent car la société en a besoin. » Travis Kalanick, le CEO d’Uber, a du apprécier ! De fait, il semble illusoire d’essayer de bloquer l’innovation et ce, à partir du moment où elle est portée par les consommateurs.
L’exemple de Go-Jek va toutefois plus loin. Malgré son succès, l’entreprise fait le choix de l’innovation en s’ouvrant à d’autres secteurs et activités. En ce début 2016, il est difficile de présenter la start-up comme une simple entreprise de moto-taxi. Avec Go-Mart, elle propose ainsi à ses usagers de faire leurs courses à leur place. S’ils n’ont pas envie de cuisinier, le chauffeur va pouvoir leur ramener un plat de leur restaurant favori grâce à Go-Food.
Avec Go-Clean, Go-Massage ou Go-Glam, la logique est identique. Go-Jek devient un tiers de confiance et aide les clients au quotidien en leur apportant, chez eux, des services. Dans le cas de Go-Glam, le conseiller beauté va être déposé au domicile ou au bureau du client pour une manucure, ou coupe de cheveux ou une coloration. Le gain de temps est évident pour le client et explique le succès des services intermédiés par Go-Jek.
De fait, Go-Jek fait le pari de valoriser ses chauffeurs et ses clients auprès de tiers. De quoi s’assurer une source de revenus additionnels tout en continuant à casser les frontières du commerce. Tant que les passagers y trouveront un bénéfice, nul doute que l’aventure se poursuivra.
