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METADAYS 2022, LE DEBRIEF

29
nov
2022
au
30
nov
2022
Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager

La première édition des Métadays, événement dédié au métavers B2B en France, a eu lieu fin Novembre à Paris. Pendant deux jours, 750 participants ont pu suivre une multitude de conférences de qualité et rencontrer plus d’une trentaine d’entreprises spécialisées sur le métavers, le Web3 et les NFTs. 

La diversité des contenus et des intervenants a permis d’aborder de nombreux sujets autour de l’industrie grandissante du métavers et plus globalement du Web3, au-delà du buzz et des raccourcis médiatiques. 

Pour autant, tout le monde s’est accordé pour dire que le métavers n’était qu’à ses débuts. Sa maturité technologique et économique devrait arriver d’ici une dizaine d’années selon la grande majorité des intervenants. Cela n’est pas sans rappeler l’histoire d’Internet et du e-commerce au début des années 2000.

Le marché du métavers a été abordé sous plusieurs angles lors de ces deux jours avec les usages RH, l’immobilier, le tourisme, la réglementation, l’inclusion, la blockchain, les NFTs, les cryptomonnaies …

Le métavers au service des collaborateurs

 Ces univers peuvent être utilisés pour immerger les collaborateurs dans la culture d’entreprise, faire découvrir les différents métiers, réaliser des réunions d’équipe ou du recrutement.

Avec plus de 80% de la GenZ qui jouent à des jeux vidéo, les entreprises vont devoir s’adapter au code de cette génération. Ces outils métavers vont alors prendre tous leurs sens pour recruter et fidéliser les collaborateurs de demain.

La réalité de l’immobilier du métavers

Dans les plateformes métavers utilisant la blockchain, comme Decentraland, The Sandbox ou encore the OtherSide, il est possible d’acheter des terrains pour y bâtir des expériences. L’achat de ces terrains virtuels se fait via l’achat d’un NFT (Non Fungible Token). Le prix d’achat des terrains va dépendre du quartier virtuel dans lequel il se trouve, à l’instar de ce qu’il se passe dans la vie immobilière. Dans The Sandbox, les terrains à proximité de la propriété virtuelle du rappeur américain Snoop Dogg vont avoir les prix les plus élevés car cette zone génère beaucoup de trafic de visiteurs.

Aujourd’hui il y a dans The Sandbox 23000 propriétaires de terrain et plus de 400 marques présentes, on peut en faire la comparaison avec une véritable ville moyenne. Selon Sébastien Borget, COO et co-fondateur de The Sandbox, le déploiement d’une expérience sur un des terrains de ce monde immersif va coûter en moyenne de 10 000 à 50 000 €. 

Florian Freyssenet fondateur de l’entreprise Tokenland, a très clairement expliqué les principes du marché de la location de terrains virtuels dans les métavers avec une logique de rendement. Le métavers semble reprendre les codes de l’immobilier de la vie réelle.

Dans un autre registre, pour Sarah Renard CEO de Kahia, le métavers va permettre de préserver des sites géographiques mis en danger par le changement climatique en créant des jumeaux numériques. Des jumeaux numériques pour modéliser les effets du changement climatique sur ces sites et trouver les meilleures solutions pour les sauvegarder. Dans le pire des cas pour tout simplement garder en mémoire les sites disparus.

Les relations sociales dans le métavers

Dans le métavers les utilisateurs pourront pleinement exprimer leur personnalité. Pour Aurore Géraud de l’Atelier BNP Paribas les avatars vont permettre de tester des styles et des personnalités beaucoup plus simplement que dans la vraie vie. Le métavers devient alors un outil pour la diversité et l’inclusion.

Pour autant le métavers n’a pas éliminé les imbéciles et autres harceleurs. Des premiers cas de harcèlement ont malheureusement déjà eu lieu. Pour Maitre Julie Jacob, avocate au barreau de Paris, dans le métavers ce soit la loi du pays de l’utilisateur qui doit être appliquée et non celle de l’entreprise gérant le monde virtuel. Les plateformes métavers vont devoir rapidement déployer une véritable stratégie de modération pour lutter contre le cyberharcèlement et la cybertoxicité. Il ne faut pas reproduire les erreurs du Web2 dans le métavers et dans le Web3.

Par contre qu’en est-il du droit à l’oubli et à la mort digitale dans le métavers une fois que nous sommes décédés dans la vraie vie comme l’a exprimé Teddy Pahagbia CEO de Blvck Pixel. Que va -t-il advenir de nos avatars et jumeaux numériques ?

Les marques à l’heure du Web3

Les métadays ce sont aussi des marques comme Decathlon ou Breitling qui viennent partager leurs expérimentations autour du Web3. Des usages très pragmatiques de la blockchain et des NFTs pour assurer de la traçabilité et l’authenticité des produits tout en offrant de nouvelles perspectives pour la relation client de demain. Nous avons d’ailleurs un podcast sur le sujet réalisé avec Valentin Auvinet, Chief Metaverse Officer de Decathlon. 

Il est important de comprendre que le Web3 et le métavers ne sont pas que de simples outils technologiques, ils deviennent des outils géopolitiques comme l’a très bien rappelé Fabien Aufrechter VP Web 3.0 chez Vivendi. La Chine dispose d’ailleurs du plus gros portefeuille de brevets dans le monde sur la technologie blockchain. Pour Vincent Lorphelin, fondateur de Controv3rse, on va assister à une guerre des brevets, non plus entre les entreprises mais entre les Etats. 

Cette première édition des Métadays a permis à l’écosystème français du métavers de se retrouver et d’échanger afin d’appréhender au mieux les challenges à surmonter pour cette industrie naissante. Il est fort à parier que la seconde édition sera d’une toute autre ampleur au regard de ce premier succès.

Nicolas DIACONO
Technology Trends Manager
Expert des technologiques émergentes, Nicolas parcourt les salons innovations de par le monde pour sentir les nouvelles tendances.
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